• Défi, performances, garantie et prix
LE DEFI :
La technique de mise en œuvre d'une toiture chaume interpelle… C'est d'abord l'application du bon sens et cela ne s'improvise pas.
Le défi est de créer, à partir d'un végétal vulgaire et sauvage, une toiture parmi les plus belles, nantie de performances remarquables dont vous jouirez au mieux, un demi-siècle.
Un toit de chaume est l'aboutissement d'un savoir-faire millénaire, qui défie encore et toujours les matériaux normalisés, manufacturés, issus des dernières technologies.
LES PERFORMANCES :
La beauté d'un toit de chaume n'est pas un sujet de polémique. L'esthétique fait l'unanimité alors que des « idées reçues » divisent.
Le toit de chaume est du bel ouvrage alliant charme, beauté, tradition, prestige et authenticité. A l'heure où respecter l'environnement revêt un caractère essentiel, il est le toit écologique par excellence.
Après les plus fortes tempêtes, les toits de chaume narguent les toitures voisines sinistrées. Insensible à la grêle, il bénéficie de cette intempérie pour être partiellement démoussé.
Isolant thermique et phonique, il régule le bien-être de votre demeure avec une aisance que confèrent difficilement des matériaux de synthèse. Une charpente économique, même industrialisée, s'acquittera facilement de la charge modeste que représente une toiture chaume.
C'est la seule toiture qui n'a pas de point de rosée (condensation en sous-face des toits) qui nécessite la mise en œuvre de dispositions et de matériaux coûteux.
Mise en conformité de l’isolation de la toiture chaume d’une habitation : l’application des dispositions normatives exigibles en 2015 induit le bénéfice d’une TVA à 5.5% car l’entreprise ARTECHAUME est qualifiée RGE (Grenelle de l’environnement). Les performances requises sont R = 6 en versants et R = 7 en horizontal (plafonds des locaux en combles). La toiture chaume, naturellement isolante, ne nécessite qu’un complément d’isolation par l’adjonction de laine de roche en flocons. Cette technique réduit les ponts thermiques et dispense de la présence du pare-vapeur constituant l’enveloppe des plaques ou des rouleaux de laine de roche.
Cet accessoire est totalement inopportun en sous-face d’un toit de chaume. Ainsi, l’humidité des pièces à vivre, dont le cheminement doit être géré, s’évacue naturellement jusqu’à l’extérieur par la porosité des parois, sans que les performances remarquables du chaume ne soient altérées.
LA GARANTIE :
Toiture à part entière et fière de l'être, le chaume bénéficie de la garantie décennale. Celle-ci s'applique à toute toiture d'habitation facturée neuve par un professionnel.
La loi fait obligation au chaumier de souscrire un contrat de garantie décennale. Le travail de couvreur chaumier est un métier qui s'apprend longtemps… être tenu à 10 années de garantie pour avoir élaboré une toiture avec du roseau devrait être une clause rédhibitoire pour un chaumier inexpérimenté. Le scandale commence quand on découvre que n'importe qui peut s'instaurer chaumier et se croire assuré pour avoir trouvé et payé une assurance décennale. Or, en cas de sinistre grave pour faute de mise en œuvre, j'ai vu en tant qu'expert judiciaire, un représentant de l'assurance décennale retirer sa couverture au chaumier défaillant, parce que celui-ci avait prétendu être compétent alors que mon expertise démontrait son inexpérience. Ses lacunes de formation professionnelle l'avaient conduit à élaborer une toiture sans pérennité.
J'ai pourtant constaté que certains éléments démontraient une réelle volonté de bien faire… L'assurance décennale a allégué qu'elle avait été victime d'une fausse déclaration qui invalidait le contrat !
Les assurances décennales assurent donc n'importe qui sans beaucoup de discernement et ne s'encombrent pas de consulter les seules instances de la profession.
La décennale n'en est pas moins une protection efficiente qui ne veut couvrir que la fonction du toit. En cas de litige, l'aspect esthétique ne sera pris en compte que sous contrainte d'un jugement ; heureusement, le tribunal de Rennes a entériné l'importance majoritaire de l'esthétique sur une chaumière.
LE PRIX :
Le métier de chaumier est une activité passionnelle qui n'intègre pas les critères classiques du marketing. Le toit de chaume ne s'achète pas au prix le plus attractif. Ce type de toiture ne doit ses qualités qu'au savoir-faire d'un façonnier qui, sur la base essentielle du bon sens, assemble et fixe des roseaux sauvages, ni traités, ni conditionnés, pour en faire une toiture qui peut durer plus de 40 ans.
Il apparaît alors une évidence : le prix le plus bas garantit rarement le savoir-faire, l'expérience et la volonté de bien faire. La réputation et l'ancienneté sont les critères rassurants et appropriés. « vite et bien » est un slogan qui n'a pas encore permis de construire de bonnes toitures en chaume.
Au terme de quarante années d'observation, j'ai constaté que ce slogan a conduit beaucoup de chaumiers « sur la paille ». Le temps, générateur de qualité, a un coût qu'il convient de rétribuer. L'art du chaume ne conçoit pas le médiocre. Payer le prix juste d'un ouvrage doit être un plaisir assumé.
Vous êtes sur le point d’attribuer des travaux de chaume... Vos critères habituels de choix ne conviennent pas pour un produit dont la qualité n’est due qu’à la conscience professionnelle de l’intervenant. Affranchi de toute norme ou DTU, le chaumier n’a d’autre contrainte qu’une obligation de résultat, dont les critères techniques restent peu accessibles. Son ancienneté et sa réputation sont parmi les rares critères qui cautionnent sa fiabilité.
Les critères de longévité du chaume ne sont pas apparents ; ils sont indépendants de l’esthétique. Le roseau est un végétal vulgaire et sauvage qui ne prend qualité de matériau que par la mise en œuvre du chaumier. L’économie recherchée ne peut être obtenue que sur le temps de travail, altèrant la pérennité qui diminue avec le prix. Ainsi, il s’avère qu’en ce domaine, la qualité de l’ouvrage est très directement liée au prix ; le chaumier œuvrant après que le prix ait été établi, il ne dépensera son temps qu’en fonction du bénéfice escompté.
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